Edito de notre journal "AUTREMENT" n°18
En 2008, on devait « refonder le capitalisme »
Dans un discours, à Toulon, en septembre 2008, lors de la crise des subprimes, le président Sarkozy se proposait de refonder le capitalisme. Il clamait : « le laisser-faire, c’est fini. Le marché qui a toujours raison, c’est fini. Il va falloir se décider à contrôler les agences de notation qui ont été défaillantes ».
En 2011, on fait tout pour rentrer dans les clous du capitalisme
En effet trois ans plus tard, bien loin de réformer le capitalisme, notre président cherche plutôt à se conformer à ses règles, pour que la France garde sa note Triple A décernée par Fitch, Moody’s ou Standard & Poor’s (« qui c’est celui-là » ?). Son nouveau credo : la Règle d’Or, soit la réduction des déficits publics et de la dette publique (qu’il a fait passer de 65%du PIB à 83%,en 4 ans, soit dit en passant) ; sa méthode : la Révision Générale des Politiques Publiques qui a pour but de réduire les dépenses publiques en diminuant de moitié la fonction publique
Et ceci avec quelles conséquences :
- les trains accumulent les retards ;
- les délais d’accès aux administrations s’allongent quand les usagers ne finissent pas par se décourager en arrivant sur les boites vocales
Quant à l’augmentation des recettes, on est parti pour des taxes qui pèseront sur Monsieur tout Le Monde, les gens les moins fortunés compris. Il fut un temps, envisagé de surtaxer les entrées de parcs de loisirs. A l’avenir, les cannettes de soda ? trop tard, c’est déjà fait.
Et pour Sallanches ?
Tout est en cascade : Les politiques nationales affectent les collectivités territoriales. C’est ainsi que la suppression de la taxe professionnelle (qui entrait pour près de la moitié des recettes de Sallanches) devait être compensée intégralement par des dotations d’Etat. Est-ce que ce fut le cas ? La réponse nous est donnée par le maire de Sallanches (qu’on ne peut pas accuser d’être un opposant acharné au gouvernement actuel) dans le Bulletin municipal de juillet 2011. Il avoue la « diminution des dotations de l’Etat ». Alors les élus locaux attaquent brutalement ce qui leur paraît le moins capital :
- les activités culturelles… et c’est la mort du FJEP !
- les dépenses sociales…et c’est la réduction à la portion congrue de la crèche familiale ;
Le recours à l’emprunt pour compenser la réduction des dotations de l’Etat devient donc nécessaire.
Quels emprunts ? Les fameux emprunts toxiques bien sûr ! Sallanches n’y a pas échappé (voir le Dauphiné libéré du 22 septembre 2011. Le journal évalue à 1.279.000 le surcoût d’intérêts à payer par la commune de Sallanches pour cette petite «imprudence ».
Avec la banqueroute de Dexia, les créances ont été transférées à la caisse des dépôts et consignations et à la Banque postale . Quelle incidence cela aura t il sur la commune?
A n'en pas douter, la rigueur va aussi s'appliquer à l'échelle du contribuable Sallanchard.
Tous les candidats à la présidentielle n’ont pas encore dévoilé leur plan « anti-crise», mais si la solution « dorée », c’est d’étendre la purge infligée à la Grèce, quant à moi, je privilégierai les candidats au programme en plaqué or plutôt qu’en massif.