article paru dans notre page "TRIBUNE LIBRE" du Bulletin Municipal de Janv. 2011
Les députés et sénateurs ont adopté dernièrement Loppsi2*.
Les articles liés à la vidéo surveillance rebaptisée pour l’occasion « vidéo protection » pour ne pas heurter les âmes sensibles, durcissent le dispositif antérieur en permettant, notamment, le triplement des caméras installées sur le territoire.
Ce plan national, voulu par le président de la République et le ministre de l’Intérieur, cherche à appâter un grand nombre d’élus locaux par le biais de subventions du FIPD (Fonds Interministériels de Prévention de la Délinquance) qui est alimenté principalement par un prélèvement sur les amendes de police.
Dans la continuité de la politique sécuritaire nationale menée par le gouvernement, la majorité municipale a intégré au budget 2010 (section investissement) la somme de 300000 € (avec 100000 € de subvention prévue de l’Etat) pour la mise en œuvre de vidéo surveillance.
Pendant la séance du CM du 18 mars 2010, nous sommes intervenus pour regretter qu’aucun débat en amont n’ait eu lieu entre élus. Pourtant une commission « Sécurité » existe ; nous en faisons partie. Malheureusement, elle n’a tenu à ce jour aucune séance de travail depuis le début du mandat.
Quant à notre interrogation sur l’implantation des caméras dans la ville, il nous a été répondu que rien n’avait encore été décidé au niveau du choix des secteurs ou emplacements à traiter.
Nous dénonçons cette décision prise dans la précipitation, d’autant plus que celle-ci n’a pas fait l’unanimité dans la majorité municipale (information de monsieur le Maire).
Nous tenons également à préciser que si l’Etat s’engage à subventionner les travaux d’investissement, le coût de fonctionnement, d’entretien, de remplacement (non négligeable) de cette vidéo surveillance reste à la charge de la collectivité.
D’autres interrogations appellent des réponses :
- Les problèmes liés à la délinquance de proximité et aux incivilités justifient-ils un tel équipement ?
- La vidéo surveillance a-t-elle fait ses preuves dans les communes où elle est installée ?
- Qui va être chargé de lire les bandes vidéo ?
- S’agit-il d’une expérience ou bien de la première tranche d’un programme qui va s’étaler sur plusieurs années ?
- Qu’est devenu le CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance) créé à Sallanches en 2003 ?
Ce projet sensible devait-il être traité dans l’urgence ? Nous affirmons qu’une concertation engagée dans la sérénité entre les acteurs locaux (élus, police nationale et municipale, organismes de prévention de la délinquance, acteurs associatifs de la ville, etc.…) aurait prévalu et aurait permis certainement de bâtir une politique partenariale de prévention et de sécurité.
Conseil municipal du 5 mai 2010 : le maire nous informe que la vidéo surveillance ne sera pas installée à Sallanches faute de subventions.
Conseil municipal du 28 octobre 2010 : la décision du maire N° 2010-50 Marchés Publics du 7 octobre 2010, visée dans les Informations, relative à l’attribution du marché « assistance à maîtrise d’ouvrage pour le réseau de vidéo protection » a attiré toute notre attention. Le projet n’a donc pas été enterré et les décisions se prennent en catimini. La concertation demandée n’est toujours pas de mise ; qu’il est difficile de mettre en œuvre la démocratie participative !
* loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure