Comment connaître la qualité de l’air à Sallanches ?
Informés, le sommes bien sûr, mais indirectement : par les conséquences des pics de pollution sur la santé. Nous le sommes, en voyant se multiplier les maladies respiratoires et autres allergies. Nous le sommes encore, lorsque courant au bord du lac, la respiration se fait plus difficile…
Mais l’information claire et précise pour tous, habitants de Sallanches et amis de passage n’existe pas.
C’est l’association air APS (Ain et pays de Savoie) qui se charge de contrôler la qualité de l’air de notre région. Pour ce faire elle dispose de capteurs dans la vallée de Chamonix et depuis 2007, d’un capteur à Passy.
L’association communique régulièrement ses résultats aux différentes institutions concernées.
Mais comment cette information est elle répercutée sur le public ?
Peut on parler d’information claire et efficace s’il faut se rendre chaque jour en mairie pour consulter les résultats ?
Certes, les journaux locaux publient régulièrement des articles alarmants. Certes, si l’on prend l’autoroute, on est informé qu’il serait souhaitable de réduire sa vitesse en raison d’un pic de pollution.
Mais quand ont voit les mesures prises dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants (panneaux lumineux, messages radio, mesures contraignantes, et même à Paris, un ballon visible par tous, qui change de couleur en fonction de la qualité de l’air), on est en droit de trouver ces informations bien peu accessibles.
Nous ne vivons pas dans une ville assez grande pour que les mesures préfectorales contraignantes soient prises en cas de pic de pollution ; nous ne sommes pas non plus considérés comme appartenant à une agglomération. La population de touristes qui afflue en saison hivernale (saison propice aux pics de pollution) n’est pas non plus prise en compte pour atteindre le seuil des 100 000 habitants dans l’ensemble de la vallée et des stations environnantes.
Il est donc indispensable que l’information soit relayée pour conduire chacun à adopter des comportements plus responsables, mais aussi pour protéger les populations à risque que sont les enfants et les personnes âgées.
Nous demandons donc que les panneaux lumineux de la ville relaient informations et recommandations, et que les messages soient affichés près des écoles et lieux publics.
En attendant, ceux qui ont accès à internet (et oui, seulement ceux là !), peuvent s’abonner gratuitement sur le site www.atmo-rhonealpes.org (choisir la rubrique : l’air par mail) pour recevoir quotidiennement une information précise sur la qualité de l’air.
En France, depuis le 30 décembre 1996, l'adoption de la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE) reconnaît à chacun de nous le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé et d'en connaître la qualité. (source : airparif)
Pollution : quelles sont les normes, quels sont les risques ?
La pollution ne se limite pas aux gaz à effet de serre. Ainsi, notre région est-elle particulièrement concernée par deux types de polluants : les poussières en suspension (origine majoritaire : le trafic routier, en particulier les moteurs diesel) et les oxydes d’azote, en particulier de dioxyde (NO2 ; origine majoritaire : la combustion des combustibles fossiles).
La réglementation appliquée en France s’appuie sur des directives européennes, elles mêmes élaborées à partir de recommandations de l’OMS. Les objectifs de cette réglementation sont d’évaluer la qualité de l’air, de prévenir et réduire les effets de la pollution sur la santé et l’environnement, d’informer le public notamment par des seuils d’alerte et bien sûr de maintenir la qualité de l’air quand elle est bonne, de l’améliorer sinon.
Il existe donc pour chaque polluant des seuils de valeurs appelés : objectif de qualité, valeur limite, seuil d’information, seuil d’alerte. On ajoute à ces seuils le décompte du nombre de jours de dépassement de la valeur limite sur un an.
Ainsi, selon le bilan mensuel de la qualité de l’air en Pays du Mont Blanc d’Air- APS, lors du pic de pollution observé du 11 au 22 février 2008, le niveau de concentration de particules (PM10) a atteint le seuil d’information à Passy ; le dioxyde d’azote n’a fait « que » dépasser les valeurs limite. En revanche, « les moyennes journalières étant tout de même élevées, on notera le nombre important de dépassement de la valeur limite pour les particules fines : 22 jours de janvier à février 2008, pour une valeur limite annuelle de 35 jours » !
Globalement, l’indice « ATMO » de la qualité de l’air pour l’hiver 2007-2008 sur le pays du Mont Blanc est mauvais sur une échelle qui compte : très bon ; moyen, médiocre, mauvais, très mauvais (source : rep’Air n°31 - Air APS).
Alors, quelles conséquences sur la santé et l’environnement ?
Sur la santé
Les particules fines ont des effets différents suivant leur taille : les plus grosses restent dans les voies aériennes supérieures, et les plus fines pénètrent les alvéoles pulmonaires. Les dioxydes d’azote pénètrent dans les fines ramifications de l’appareil respiratoires.
Les conséquences peuvent être les suivantes sur la santé :
- de façon conjoncturelle, augmentation des affections respiratoires (bronchiolites, rhino-pharyngites), baisse de la capacité respiratoire, excès de toux ou de crises d’asthme, hypersécrétion bronchique, augmentation des irritations oculaires, augmentation de la morbidité cardio-vasculaire (particules fines), dégradation des défenses de l’organisme aux infections microbiennes
- plus grave encore : on note une incidence sur la mortalité à court terme pour affections respiratoires ou cardio-vasculaires (dioxyde de soufre et particules fines)
- enfin, on observe une incidence sur la mortalité à long terme par cancérigènes (particules fines, benzène)
Sur l’environnement :
Outre les effets sur la dégradation des matériaux et bâtiments, on se contentera de rappeler les effets sur les forêts : « le principal effet des polluants atmosphériques est leur contribution aux phénomènes de pluies acides qui, en liaison avec d’autres facteurs (sécheresse, parasites...) entraînent le dépérissement des forêts et la dégradation des sols. »
source : air parif
Pouvons nous continuer à fermer les yeux ?
Mobilité douce, aménagement urbain…
« A Sallanches à vélo, on dépasse les autos ! », c’est vrai les nombreux jours de chassés-croisés hivernaux et estivaux et aussi chaque matin et soir sur certains axes. Mais surtout, à vélo (comme à pied), on ne pollue pas !
Des initiatives, rares, voient le jour : Monoprix vient d’installer un abri pour vélos, MERCI !
En reproduisant cette initiative en divers endroits stratégiques de la ville, Sallanches montrerait un véritable engagement en incitant à utiliser d’avantage ce moyen de déplacement propre et agréable !
Aller au travail, à la poste, faire une course, au cinéma, au lac, à la gare à vélo, et pouvoir le laisser à l’abri et en sécurité, ce serait un vrai progrès…. Pouvoir rouler en sécurité, ce serait même encore mieux !
Prenons quelques minutes pour dénombrer nos trajets intra-urbains sur une semaine. Imaginons ensuite tous ceux que nous pourrions faire à vélo ou à pied….alors nous serons sûrement nombreux à laisser nos voitures à la maison ! Et nous serons en droit d’exiger de la part de nos décideurs, des aménagements de qualité pour les piétons et cyclistes !
Ainsi, par nos engagements individuels et militants, nous serons acteurs d’un changement collectif pour le bénéfice de chacun.